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 [Leggero] Entre un Casino et un Café

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Vasilias Caligone


Vasilias Caligone





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MessageSujet: [Leggero] Entre un Casino et un Café   [Leggero] Entre un Casino et un Café Icon_minitimeDim 8 Mar - 21:28

”J’imagine que tu connais le principe même du Waterboarding, hein ? Ouais, c’est juste un peu d’eau dans un torchon qui te donne l’impression de te noyer. Mais tu penses que tu vas résister. C’est tout ce à quoi tu penses, à l’heure actuelle. Tu vas pouvoir survivre à la flotte. Toute façon, si on te bute, tu pourras pas nous divulguer les informations. Le but, c’est que tu la fermes assez longtemps jusqu’à ce que tes amis te retrouvent, hein ?”

Il ne disait rien. Les mecs capturés ne disent jamais rien. Une salle fermée avec une seule source de lumière, c’est tout ce qui entourait ce sale type. Il avait ouvert le feu dans une épicerie, butant deux sbires, un vieux qui passait chopper des oranges, et un caissier qui voulait juste payer ses études. Tout ça pour passer un “message”. Oui, l’épicerie en question appartenait à la famille Caligone. Oui, on voulait lui faire peur. Mais Vasilias n’avait pas peur. Elle était juste dégoûtée. En chemise depuis une heure à échauffer ses phalanges sur les joues de ce torchon de pourriture humaine, elle avait décidé d’opter pour une toute nouvelle torture. Il était allongé sur une table, des lanières empêchant son corps de se mouvoir dans n’importe quelle direction. Et devant ses yeux aux paupières scotchées pour laisser son iris tremper dans le cauchemar qu’était devenu son prochain quart d’heure, elle avait révélé une serpillière trempée.
”Tu crois sentiment que c’est qu’un petit sentiment passager de malaise qui t’attend ? T’as tout faux. Tes poumons vont se contracter et tenter de se rassassier en air. Ta gorge va tenter de vomir l’eau qui entre à foison dans ta gorge. Ta vision va passer au gris. Ton cerveau va perdre en mémoire définitivement, et la place qui te restera sera consacrée au traumatisme qui restera à jamais dans la misérable matière grise qui eut la brillante idée de venir massacrer des innocents sur mon territoire. Oui, à chaque fois que tu t’allongeras, quand tu mettras tes couvertures sur ton corps pour éviter de prendre fois, tu t’agiteras à nouveau en te souvenant de quand tes propres réflexes brisèrent tes os contre les lanières. Tu pourras plus t’essuyer la gueule sans paniquer et penser te noyer après la douche. Tu ne pourras plus avoir une seule nuit tranquille de sommeil, car ma voix résonnera dans chacun de tes rêves humides de puceau, jusqu’à ce que tu te noies dans l’humidité de ta sueur froide tâchant ton oreiller.”

Gérer les problèmes personnellement n’était pas du tout indispensable. Pour le coup, il y avait de bien meilleurs maîtres de la parole pour briser des petites merdes dans ce genre. Les sophistes de la terreur étaient nombreux dans son emploi. Mais ce serait stupide de reléguer ce moment de répit. Oui. Elle adorait faire ça. C’était stupide de se le cacher. Même le plus grand des héros, le demi-dieu des contes anciens de Zelen avait pris du plaisir à buter les monstres qui attaquaient les villages de sa contrée. Alors pourquoi est-ce qu’une humble servante de sa nation ne pourrait pas laisser son instinct prendre le contrôle à un moment donné. Tant que ça protégeait ceux qui comptent.

”Toujours silencieux, hein ? Tu dois vraiment tenir à ton patron. J’espère qu’au moins il a la bonté de te tripoter pendant qu’il t’encule. Mais tu sais quoi, j’admire cette loyauté. Alors je vais empirer ton supplice. Je vais faire bouillir l’eau. Tu sais ce qu’il y a de bien avec les brûlures de l’eau trop chaude ? Elles s’enlèvent comme un sparadrap. Elles gonflent, et j’aurais plus qu’à tirer un grand coup. Ce serait parfait pour te raser les joues, non ? T’as quoi, 20 ans ? Avec ces dents de lait, t’as pas dû bouffer beaucoup de chatte. Tu penses que sans tes joues, les nanas t’approcheront ? T’as du sang sur les mains, tu veux en pisser par la bouche à chaque fois que tu veux bécoter ?”

Elle le voyait larmoyer. Il tentait de faire le mec, ouais. Il voulait une promotion dans son propre gang. Ou alors on lui avait dit de rien dire sous peine de crever et de voir sa famille crever aussi. Mais il se taisait. Bouche cousue. D’un mouvement de tête, la princesse du Leggero demanda à deux sbires de ramener l’immense marmite dont la souffrance liquide fulminait à travers le couvercle. Les yeux du couillon tremblèrent, les larmes sortirent à flot, et enfin il se mit à tout avouer.

”Thomas Lebris ? T’es sérieux ? Pour Thomas le Bricoleur tu manques de te faire bouillir ta sale gueule de chiard ? Une sous-race comme lui ?”

Elle sortit de la salle en trombe, prenant sa veste sur le chemin.

”Fais lui vider sa vessie, puis ligote le dans ma salle d’entraînement, j’ai besoin d’un nouveau punching-bag. S’il respire encore ce soir, trouve lui un job.”

Dit-il au sbire qui gardait sa salle personnelle à l’extraction de peinture. C’était généralement la même couleur qui sortait des fils de pute qui entraient dans l’énorme cube de terreur. Parfois, quand c’était un robot, c’était bleu, si du moins on mettait pas juste un virus dans leur tête qui simulait chacun de leurs récepteurs de douleur au maximum. Mais rien ne restait aussi jouissif que la mandale dans la tête, la salive mélangée au sang qui tache le mur, et le carillon des dents qui tombent par terre. Plus la note du nettoyeur s’élargissait, plus bon fut son temps pris. On pouvait critiquer le fait qu’elle fasse nettoyer après son passage, mais c’était ça le truc. Une salle pleine de sang empêchait de bien se concentrer avec l’odeur mélangée de tous les fluides vidés dans la pièce. Ça affolait la victime, et elle se disait qu’elle allait mourir comme un martyre comme les autres avant elle. Du coup, elle se résignait, était prête à accepter la torture. Une pièce saine faisait sentir au torturé que la saleté qui s’étalait partout n’était que la représentation graphique de sa dignité qui disparaissait. Il commençait dans un enclos, il finissait dans l’abattoir.

”Jim ? Jim, putain, répond !”

Elle était sorti de sa planque, marchant à pas rapide dans la rue, cherchant à contacter sa source personnelle d’information, un archiviste benêt qui pourrait pas satisfaire une femme si sa vie en dépendait. Son portable n’eut aucune réponse. C’est là qu’elle le vit dans le café qu’il fréquentait habituellement, seul à son habitude, lisant un livre ou une revue afin de perdre son temps de façon professionnelle. La royauté s’approcha de cet abruti fini sans aucune once de tact, avant de l’attrapper par le col.

”Répond-moi quand je t’appelle, fils de pute !”

Le quartier lui appartenait. Le capo était sa salope. Les clients n’étaient pas particulièrement étonnés de l’engueulade qui pendait au nom de l’humain à la coupe de cheveux aussi atypique que ses tatouages. Le serveur apportait simplement le vin habituel de madame, qu’elle saisit rapidement après avoir rejeté l’avorton dans sa chaise.

””Bouhou, je peux pas dessiner de la pornographie, je suis obligé de regarder des livres rangés sur des étagères pendant le restant de ma vie !” Concentre toi un peu. Je veux toutes les informations que ton parchemin a sur la famille de Thomas Lebris. Je sais qui c’est, c’est un lieutenant qui se croit trop chaud parce qu’il a bien mené le vol de came. Je m’en fiche de lui. Il sera plus là demain. Je veux savoir si sa famille pourra survivre sans lui.”
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Jim Lussi


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MessageSujet: Re: [Leggero] Entre un Casino et un Café   [Leggero] Entre un Casino et un Café Icon_minitimeMar 24 Mar - 19:50

Leggero, une ville qu’il avait déjà visité plusieurs fois pour son travail … Enfin si on pouvait vraiment parler de travail quand il s’agissait de servir d’indic à une femme névrosée, ne connaissant rien d’autre que la vulgarité verbale et physique et qui en plus régnait sur la ville. Comment il l’avait connue déjà ?

Il était attablé dans ce même établissement, un livre sur les différents conflits d’antan alors qu’il touillait distraitement son café sans sucre de son autre main libre. Les gens le dévisageaient longuement, en même temps avec une coupe de cheveux pareille à la sienne et des tatouages tirant vers un style que pourrait donner des tribus indigènes vivant dans le grand poumon vert sur le visage. Il y avait de quoi hausser un sourcil oui.

Toujours sans quitter son ouvrage des yeux, il tapota sa cuillère sur le bord de sa tasse avant d’enfin la porter à ses lèvres. Puis la porte s’ouvrit avec une force certaine, des bruits de pas qui se stoppèrent près de lui puis une voix. Un brin féminin a n’en pas douter mais qui transpirait une dangerosité certaine. Il baissa son livre pour se retrouver devant une créature qu’il n’avait encore jamais vue, quatres yeux qui le fixait de leurs pupilles rougeoyantes, une expression blasée au possible encadrée par une longue chevelure blanche et désordonnée, elle-même surmontée par deux cornes sombres à l’aspect lisse. Une paire d’ailes à la membrane semi-transparente trônait dans son dos.

Il comprit bien rapidement pourquoi cette créature répondant au nom de Vasilias, voulait lui parler : son parchemin.
Il était toujours question de ce parchemin quand on venait le voir et qu’on savait ce qu’il faisait. S’ensuivit une discussion plutôt houleuse, finalement les deux partit eurent ce qu’ils voulaient : Il lui donnerait les informations qu’elle souhaite en échange, elle l’aiderait dans sa quêtes d’indices sur le meurtre de son oncle.


Depuis ce jour, la dirigeante prenait un plaisir à l'appeler aussi bien pour les informations promises que pour l’insulter de tous les noms et passer ses nerfs sur lui, exactement comme aujourd’hui.

Son portable avait vibré dans sa poche mais prit dans son livre, il n’y avait pas fait attention. Ce ne fut qu’en entendant la porte s’ouvrir avec fracas qu’il comprit son erreur. Posant sa tasse de justesse, il se fit secouer comme un arbre fruitier, récoltant un beau “Fils de pute” gratuit avant d’enfin être libéré de la poigne de la dirigeante qui s’installa en face de lui.

- Bonjour à toi aussi Vasilias.


Il remit en place ses vêtements avant de pousser son livre sur le côté alors qu’elle lui demandait avec toute la sympathie qu’elle possédait des infos sur la famille d’un certain Thomas Lebris. Il soupira longuement avant de détacher le rouleau qui pendait le long de son flanc droit puis de le dérouler sur le table., encore un pauvre type qui allait se retrouver entre quatre planches d’ici quelques heures.

- Hum … Voilà tout ce que j’ai dessus. Et de ton côté tu as du nouveau sur mon affaire ?

Il reprit sa tasse pour boire une longue gorgée, laissant Vasilias lire ce que le parchemin affichait dans une écriture fine et élégamment penchée.
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Dohrnii


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MessageSujet: Re: [Leggero] Entre un Casino et un Café   [Leggero] Entre un Casino et un Café Icon_minitimeVen 3 Avr - 22:57



[Leggero] Entre un Casino et un Café 7p4q


Quelque chose... Quelque chose bougeait. Non ? C'est trop loin, maintenant. Il vaut mieux attendre. Mais attendre combien de temps ? D'ailleurs, c'est quoi déjà, le temps ? Et attendre... ça veut dire quoi, au juste ? C'est quoi, quoi ? Qui... Qui ?

Qui... Le jour où ce mot a trouvé une signification, reste un mystère absolu pour bien des organismes. Tout commença pourtant par la naissance d'un assemblage complexe, le premier maillon d'une chaîne à l'allonge désormais invraisemblable. Trouvant naissance au sein d'un espace mort, il erre sans but parmi cette vaste immensité invisible de tous. Le premier Qui est encore aveugle. Il n'entend rien. Il ne respire rien. Il ne goûte rien. Mais il ressent. Le premier Qui ressent très bien son environnement proche. C'est alors qu'une intuition lui parvient, comme un instinct. Une réaction s'enclenche. Une réaction qui, au fil des millions d'années passant, donnera peu à peu naissance aux prémices de la conscience.

Que se passe-t-il ?... Ca bouge, encore. C'est étrange. C'est quoi, tout ça ? Tout est différent. C'est effrayant ! Là-bas... Là-bas, c'est comme d'habitude... Mais, il n'y a rien. Ici aussi, il n'y avait rien. Pourquoi ce n'est plus le cas maintenant ? Ca vient de là. C'est à cause de cette chose, que tout est bizarre ici ? Ca se rapproche. Ca vient par ici ! C'est dangereux ?! AaaAah ! GnnNnhHHn ! Ghh, guuuu...

Vue. Ouïe. Odorat. Goût. Et bien sûr, Sensations... finissent par se réunir à bord d'un seul être. Il peut ressentir tout ce qui caresse ses couches externes, mais aussi tout ce qui les agresse. Il peut entendre les subtiles vibrations d'un fluide et les interpréter, parfois dans le but d'éviter un prédateur. Il peut goûter et humer un large panel d'arômes aux provenances diverses, dont certains seront à considérer comme un mauvais présage. Et finalement...

L'espace d'un instant. Oui, c'est certain. L'espace d'un instant, quelque chose s'est produit. Il y a des choses autour. Pourquoi ça ne se voyait pas ?... C'est surement car il manquait cette chose. Il manquait cette chose qui fait un peu mal quand on la regarde. Ca rend visible l'invisible !

La pénombre.

L'obscurité.

Le noir absolu.

Combien de temps faut-il attendre, en sa seule compagnie... afin d'en oublier jusqu'à son existence ? Jusqu'à notre propre existence ?... Ce lieu est à la fois béni et maudit. Il représente le cimetière de la conscience, comme son lieu de naissance. Vie et Mort. Lumière... et Ténèbres. Chacun de ces mots, ne trouve pleinement sens qu'au beau milieu de cet espace sombre, semblant avoir créé de quoi l'éclairer... avoir créé de quoi l'observer... avoir créé, de quoi le faire vivre. Car sans lumière, l'ombre ne se remarque pas. Et sans l'attention du Qui...

L'ombre n'existe pas.



" Tiens... J'aurais juré avoir posé une tasse, ici. Bah, à tous les coups c'est encore le stagiaire qui fait n'importe quoi. "

L'ombre. La véritable ombre, est insaisissable. Le concept même du jour et de la nuit n'a aucun sens pour elle. L'ombre se meut partout où aucun regard ne se porte. Elle fait corps avec l'air environnant, mêlant sa respiration à la brise. Elle effleure la terre à ses pieds, ne caressant de ses mains que la poussière. Ses mouvements gracieux ne sont pas sans rappeler la danse du feu, leur dangerosité n'ayant rien à envier aux flammes. L'ombre se montre si agile qu'on la confondrait sans peine avec l'eau, tant cette sombre silhouette semble munie d'une certaine fluidité.

Vous ne le savez pas encore, mais elle signe déjà votre arrêt de mort.


" Vite, vite. Son vin est... ah, le voilà !  "

Maître incontesté de l'infiltration, expert sans égal de l'assassinat... voici le poids du titre, ou plutôt des titres putaclic, que devait présentement supporter Le Hibou. Cet individu bien mystérieux avait effectivement commencé à faire parler de lui. Tout était parti de ces quelques vagues témoignages, de l'incident survenu à Vichen, où plusieurs gardes perdirent la vie lors d'une nuit sans lune. Et lorsque l'avis de recherche fut affiché dans tout le Royaume de Zelen, les rumeurs ne se firent pas attendre.

Kunaïs, long manteau sombre à l'allure sauvage, capuchon masquant le visage, déplacements furtifs... il n'en fallait pas beaucoup plus pour dresser un portrait des plus inquiétants, mais aussi des plus séduisants, dans l'imaginaire collectif. L'humain ne pouvait s'empêcher de rêver, mais n'était-ce là qu'une vaine illusion ? Ou ces convictions dépeignaient-elles bien la réalité actuelle ?

Depuis peu, la principauté de Leggero ne dormait plus sur ses deux oreilles. Plusieurs citoyens avaient rapporté s'être sentis observés. Quelques-uns affirmaient d'ailleurs avoir entendu un bruit presque inaudible ou avoir vu quelque chose de furtif, non loin d'eux. La mise en place des affiches n'avait rien arrangé à la paranoïa, bien au contraire. De plus en plus la population commençait-elle à jeter de brefs coups d'oeil en arrière, dès qu'elle en avait l'occasion. Quelques rares personnes, au dossier médical pas franchement conseillé face à une telle situation, se retrouvaient même à développer une psychose. Tandis que les personnes ayant quelque chose à se reprocher craignaient de devoir bientôt faire face, ou plutôt dos, à une menace venue rendre justice dans l'ombre... Un coup de Justice.net ?

Toutes ces petites erreurs de jugement cumulées ne rendaient pas la tâche simple au Hibou. Cette femme, pour laquelle les hautes sphères de Zelen craignaient devoir admettre sa venue depuis une autre époque, n'avait décidément pas facile à s'adapter aux villes de l'ère actuelle. Pas si étonnant à le comprendre, en partant du principe que sa demeure devait certainement résider au beau milieu d'un coin perdu dans la nature. C'est du moins ce que ses vêtements, salis par le temps et l'environnement, laissaient transparaître.

Aujourd'hui, comme depuis maintenant un bon nombre de jours, la Dohrnii avait pris le risque de s'exposer en public. La raison ? Elle seule pouvait la connaître, même si elle ne représentait rien de folichon. Une maladresse, une inattention, qu'importe, avait la semaine dernière mis fin aux jours d'un vieux service à thé. Triste, mais il fallait bien le remplacer. D'une manière ou d'une autre... Le Hibou n'avait jamais connu autre chose que la survie en milieu hostile, selon ses souvenirs. Ainsi, les histoires de commerce, de société, elle ne les voyait pas du même oeil que pour les initiés en la matière. Payer un bien, travailler pour gagner de l'argent, cela ressemblait selon elle à une étape contraignante et inutile. Pouvait-on l'en blâmer ? La vie d'un voleur, au fond, tout le monde la menait. Ce n'était pas une question de déposséder quelqu'un d'un bien. Disons... qu'à un tel niveau d'expertise, ne pas voler, pour la jeune femme, c'était un peu comme ne pas télécharger une musique nous plaisant, alors qu'il suffisait juste d'un simple clic pour y parvenir. C'était le monde dans lequel le Hibou vivait. Un monde rempli d'opportunités à saisir au plus vite, avant que ça ne soit plus possible et que notre vie en pâtisse.


" Je m'occupe de la commande de la table 4, le nouveau. Va donc un peu te rendre utile à la plonge, ça me fera des vacances. Ah, dis ! Une fois mais pas deux, pour la tasse... Si je l'ai posée là, c'est pas sans raison. "

Réprimandant discrètement son subordonné, le serveur revenait à l'instant de la table où il s'était empressé de servir le vin habituel de la grande patronne. Même en tâchant de rester le plus professionnel possible, il fallait avouer que la présence de cette dernière n'avait rien d'encourageant, concernant la résistance au stress. Alors valait-il mieux ne pas se rajouter des bâtons dans les roues et occuper le p'tit gars, au moins le temps que la tension diminue.

" La tasse... Mais de quoi il parle ?... " se questionna le jeune garçon, confus, tout en entrant dans la petite cuisine.

Sans le remarquer, celui-ci, dans son empressement, dépassa une masse sombre, au moment de franchir l'encadrement de la porte. Cette ombre le fixa pourtant avec insistance, lors de son trajet en direction de la vaisselle à nettoyer. Pieds et mains au sol, guettant l'opportunité à la manière d'un fauve surveillant sa proie, Le Hibou avait manifestement réussi à s'infiltrer dans ce Café sans se faire voir. Mieux, il ne lui manquait plus qu'une sous-tasse et la jeune femme pourrait enfin déguerpir d'ici.

Cela devait bien faire 3 ou 4 jours que la Dohrnii avait conceptualisé le plan dans sa tête. Rien de bien fou, mais il restait nécessaire d'allouer un temps à l'observation des lieux. Il fallait repérer les failles, les ouvertures, ne rien laisser au hasard. C'était la loi de la jungle. Seul le mieux préparé ressortait gagnant d'une confrontation... En raison de la chaleur de ces derniers jours, ne pas ouvrir les fenêtres, lors de certaines heures clés de la journée, aurait représenté un cruel manque de respect envers la clientèle. Ainsi Le Hibou y vit-t-il un signal auquel il fallait se dépêcher de répondre. Il s'agissait de la seule manière de pénétrer décemment le seuil de cette bâtisse, sans se faire repérer ou devoir occasionner des dégâts susceptibles d'attirer l'attention.

À présent, l'heure était au dilemme. Valait-il mieux assommer le stagiaire et lui voler une sous-tasse, parmi la vaisselle qu'il nettoyait pour le moment ? Ou bien rejoindre la partie accueillant la clientèle, histoire d'éviter de rajouter une victime de plus à la liste des charges retenues contre la dame aux cheveux argentés ? Certes, la logique aurait voulu un choix de la première option, bien moins risquée. Mais cela, dans le cas où une diversion n'était pas possible. Heureusement, l'ombre pouvait compter sur son familier, pour ce faire.

Restant dans sa position accroupie, l'obscure silhouette ouvrit légèrement sa veste, afin d'exposer à la petite cuisine un calme volatile croisant son regard. La demoiselle lui murmura quelques paroles et ce hibou ne tarda à prendre son envol, en direction de la clientèle. Elle lui en demandait beaucoup, mais Boubouh savait que sa propre implication lui rapporterait gros. Et si sa gourmandise avait une chance d'être satisfaite, aucun service n'était refusable.


" Mais qu'est-ce que ?! "

" Aaaah ! Va-t'en, sale bête ! Chéri, fais quelque chose ! "

" Ma porcelaine ! Oh tu vas le sentir passer, mon balais ! Attends que je t'attrape ! "

" C'est intolérable ! Je veux être remboursé ! "

La cohue. Un véritable nid à opportunités. Surtout lorsque la source de ce joyeux bordel avait pour mission de créer des ouvertures. Le familier de la fille aux yeux rouges s'évertuait en effet à attirer l'attention sur la partie avant du café, afin que sa partenaire puisse en profiter pour se faufiler derrière le comptoir. La Dohrnii n'avait pas beaucoup de temps devant elle, car une fois l'effet de surprise passé, il était évident que les regards commenceraient rapidement à se disperser, voire même de façon assez chaotique. Heureusement, accéder au comptoir fut une tâche facile, tant le sang du serveur ne fit qu'un tour, en voyant le hibou commencer à renverser comme à faire tomber certains récipients. En guettant un instant l'homme en question s'agiter bêtement avec son balais, la femme à l'expression mélancolique lâcha tout de même un léger sourire, mais cacha bien vite sa tête derrière le comptoir.

Il n'y avait pas à s'en faire pour Boubouh. Il y avait bien ces deux étranges personnes, dont l'apparence de l'une provoqua une courte hésitation chez la Dohrnii, lors de son trajet... mais même si les sens de la jeune femme s'étaient bel et bien retrouvés en alerte, le volatile semait une telle confusion qu'il n'y avait rien de bon à tenter, avant d'avoir pu calmer les personnes proches du grabuge. De plus, tout l'intérêt d'envoyer le hibou vers ce côté du café était de pouvoir lui assurer une retraite facile, via l'une des fenêtres ouvertes s'y trouvant. Et il ne s'en priverait bientôt pas.

Absolument, puisque déjà la jeune dame avait-elle pu repérer l'objet de ses désirs sur le comptoir : une sous-tasse, sur laquelle reposait... une tasse. Si elle avait su... En fait, elle aurait surtout dû s'arrêter au vol de la tasse. Une sous-tasse, ce n'était pas si utile, après tout. Mais ça avait ce petit quelque chose de charmant, de distingué, qui avait tout de suite ensorcelé la sauvage. Ne disait-on pas que les opposés s'attirent ? Elle qui n'avait toujours connu que la pauvreté et la précarité, pouvoir gratuitement s'approprier une certaine forme de luxure était somme toute difficilement résistible. Se brûlait-elle les ailes ? Allez, il ne s'agissait là que de son seul caprice...

Ainsi donc la tasse et sa petite assiette coulissèrent silencieusement sur la surface les siégeant, à l'aide d'un doigt saisissant et emportant le tout vers la voleuse. Mais prendre la tasse, alors qu'elle en disposait déjà d'une, c'était un peu inutile. Puis, cela signifiait de prendre plus de risques que la vision périphérique d'une personne vienne à repérer la disparition subite d'un élément de la scène. La seule disparition de la sous-tasse associée avait bien moins de chance de représenter un danger.

Alors, consciente du peu de temps restant, la sombre silhouette s'affaira à la tâche, soulevant légèrement la tasse et chipant son dessous. Maintenant, il ne restait plus qu'à échapper à la scène. Boubouh commençait à perdre l'attention lui étant précédemment voué. Aucun problème, la Dohrnii avait pu respecter ses délais, sans compter qu'une fenêtre ouverte l'attendait à moins d'un mètre. Juste l'affaire d'une petite acrobatie, tirant partie de l'agilité exceptionnelle de la jeune femme, et tout serait terminé : une sorte de cumulet arrière sur le bord du comptoir, qu'elle réalisa avec facilité, juste avant d'exécuter un salto arrière prenant appui des mains sur la délimitation basse du chambranle de fenêtre.

Au même moment, Boubouh le hibou prit également la poudre d'escampette, sous les injures du pauvre serveur. La demoiselle aux cheveux argentés avait-elle fini par se faire repérer ? Et bien, il y avait fort à parier. Autant l'entièreté de son plan semblait avoir été mené avec succès, autant on ne pouvait pas dire que la grande sortie manquait d'extravagance. Son seul avantage résidait dans la vivacité exemplaire, lors de l'exécution. Mais face à la vision périphérique d'un oeil, cet avantage représentait également un défaut. Alors imaginez pour 2 yeux...


" Hoo, hoo. "

Se pensant désormais hors d'atteinte d'une quelconque menace, la Dohrnii s'était assise sur le toit plat d'un bâtiment qu'elle avait escaladé, en passant par des ruelles étroites et sombres. Elle récompensait à présent son familier, tout en lui adressant 2 mêmes mots. Ceux-ci n'avaient pas de sens en soi, mais Boubouh avait été éduqué de sorte qu'il comprenne que cette sonorité, prononcée 2 fois d'affilé, correspondait à des félicitations et surtout à son salaire.

Quelqu'un avait-il essayé de poursuivre la voleuse ? Peu importait. Le temps qu'une personne parvienne à escalader le même bâtiment, elle aurait déjà pris la poudre d'escampette. Et puis elle l'entendrait arriver, avec le boucan que ça ferait. De toute façon, rester dans cette ville n'était pas dans ses ambitions, alors tout l'attention portée sur elle pendant sa possible course-poursuite, elle s'en fichait. La jeune femme avait juste entrevu une opportunité sur son chemin. Ce n'est pas ici, qu'elle trouverait ce qu'elle cherche vraiment.

Désormais prête à s'en aller, la Dohrnii se releva avec son hibou, perché sur l'un de ses avant-bras munis de bandages. Par la suite et gardant toujours son visage dans l'ombre de sa capuche, elle pivota ses pieds nus sur la surface du toit. Il était temps de reprendre la route. Non ?...


Dernière édition par Dohrnii le Jeu 15 Oct - 12:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Leggero] Entre un Casino et un Café   [Leggero] Entre un Casino et un Café Icon_minitimeMar 14 Avr - 13:31

Combien de crétins fallait-il pour remplacer une ampoule ? Tous. Plus il y en a, plus on sait quels types devaient dégager de l’équipe. Thomas Lebris… T’as d'la chance, ordure. Sans Jim, tes trois gosses crèveraient de faim. Mais heureusement, ce bailleur aux corneilles sait faire bien plus que se tripoter tout seul dans des chiottes. Il a son parchemin qui permet à de futurs orphelins de ne pas vivre au dépend d’une mère solitaire. Papa aurait été amusé à l’idée que cette dame ait recours à la prostitution ou une autre activité que seules celles avec des bouches à nourrir puissent avoir l’idée d’acquérir. Mais Vasilias avait un bout de coeur à protéger et à conserver. Et pour éviter de devenir une autre gueule à dents aiguisées dévorant les plus faibles, elle serait la meilleure monarque que le Leggero ait jamais pu avoir. Ouais, c’était son objectif. Trois gosses. Une femme. Elle prend ça en photo et l’envoie à un sbire inconnu du libraire. Un code spécial pour dire qu’ils ne sont pas impliqués, qu’ils seront en manque d’argent, et qu’ils ne méritent pas la pauvreté à cause de leur connard de père. Un autre pour dire que M. Lebris pourra s’élancer d’un pont dans deux-trois jours. Un très haut, de préférence. Possiblement avec une nouvelle gamme de souliers, façonnés en ciment.

”Voilà. C’est tout. Tu peux continuer ce que tu faisais. Et pour ton oncle... mmh ?”

Cavalcade et brouhaha et plein de patatras. Un hibou qui sort de nulle part, les couinements de la clientèle, et la princesse du Leggero qui manque de s'étouffer dans son vin à cause de la surprise. Elle expectore rapidement dans son coude, et de son autre main jette le parchemin dans celles de Jim.

”Sous la table, toi, tout de suite !”

La clientèle ne le savait pas, mais c'était une distraction tout ce qu'il y avait de plus simple. Pourquoi un animal sauvage nocturne comme le hibou tournait-il sans partir de la salle à manger ? Cherchait-il à emmerder la bourgeoise populaire de ce café sans grande particularité hormis d’être l’hôte de régulières brutalités de la part de la princesse elle-même ? C’était une amusante publicité que celle-ci : “Madame Caligone brise des nez en ce lieu”. Elle passa un coup d’oeil sur Jim, puis sur les alentours. Les témoins se focalisaient sur l’oiseau gras et au cou souple, mais celle qui avait survécu à des dizaines d’assassinat s’était habituée aux schémas de la racaille en costard tentant de l’annihiler dans une ruelle sombre. Ou bien elle était la cible et pouvait probablement dire au revoir à sa veste et à sa chemise, ou bien c’était Jim qui était ciblé. Et Jim n’avait pas assez de hargne pour survivre à une hémorragie.

”Tant que tu te caches, dis-moi si ton torchon a des infos sur un criminel qui utilise un hibou.”

Hé oui. Pour une caïd, Mme. Caligone ne savait pas grand chose des êtres dangereux qui arpentaient son territoire. Pouvait-on la blâmer ? Elle qui ne pouvait pas mourir, se questionner sur les identités des tueurs ? Il y avait toujours quelqu’un pour remplacer un sbire abattu. Même Jim serait enterré par son héritier. Ce serait dommage qu’on se débarrassa de lui, cependant. Un air si ingénu, trahissant la capacité à ne pas trouver un brin de paille dans une botte de foin… Fut-elle bien informée par le libraire ? Je ne le sais encore. Mais elle n’écouta probablement pas tout, car avec le double des yeux d’une personne normale, elle vit une ombre encapuchonnée glisser dans le reste du tableau pour en ressortir immédiatement par une fenêtre. Elle était dans le coup. Mais était-elle seule ? Elle tapota deux trois trucs sur ton portable avant de s’adresser au plus faible des deux.

”J’ai appelé un hélicoptère. Il sera là dans maximum cinq minutes. Il te conduira là où tu le désires. En attendant, toi, tu restes caché. Et quand il sera là, tu vas dans un lieu sûr. Je sais pas ce qu’ils veulent, mais je vais le découvrir tout de suite. Évite de crever.”

S’il y avait un code à respecter pour rassurer les gens, il était très fortement probable que Vasilias s’en servait comme bavoir. Ses vêtements étaient cousus pour lui permettre de boxer, sauter, et se tordre dans tous les sens, sans se déchirer, et tout en restant un minimum ample. Ils lui permettaient également de courir à pleine vitesse, et c’est ce qu’elle fit. Sprintant jusqu’à la fenêtre, ses ailes se plièrent autour de son corps tandis qu’elle plongea dans à travers l’ouverture, se réceptionnant par une roulade lui permettant de continuer sur son élan. La cible ne la vit pas, ou bien l’ignora, ou peut-être même l’appata. Qu’importe. Personne pouvait la crever. Personne pouvait espérer en finir définitivement avec elle. Même si on l’emprisonnait dans du ciment, jeté dans la rivière, elle trouverait un moyen de s’en échapper. Ce fil de pensée l’excitait, une trainée de poudre qui s’enflammait jusqu’à son coeur, jusqu’à ce qu’elle s’enragea d’elle même, tant et si bien que la fatigue qui remplirait une autre personne après un tel rythme de course se rapprocha d’un zeste dans ses mollets. Une faible suggestion. Ses yeux étaient aussi rouges que ce qu’elle voyait, si écarquillés qu’on verrait les veines si elle n’était pas de ceux avec une sclère anthracite.

Poubelles renversées, tuyauterie dégagée, passants étonnés, chats de gouttière terrifiés, toit grimpé, poursuivi arrêté, hibou rameuté, poursuite terminée, colère estompée, mollets fatigués, Vasilias essoufflée. Enjambant la corniche de cet humble toit, l’arrêt soudain l’amena dans la dure réalité où son irritation, sa frustration et son amertume immature ne pouvaient plus constituer une source d’énergie infinie. Mais l’autre était acculé, plus de problèmes en vue. Il n’y avait pas d’autres toits sur lesquels elle pourrait sauter.

”C’était quoi, tout ce bordel ?! T’as touché personne ! Tu voulais juste chopper à bouffer ? Une assassine comme toi ? Juste ruiner mon après-midi ? Tu voulais me ramener sur un toit paumé ? Si tu veux tenter de me buter, viens, hein ! J’ai rien d’autres à faire jusqu’à ce soir !”

Merci Jim, de lui avoir donné quelques connaissances sur la Dohrnii. En espérant que cet idiot n’ait pas utilisé l’hélicoptère pour les rejoindres. Son petit air innocent serait rapidement annihilé par le bain de sang qui risquait de se produire.
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MessageSujet: Re: [Leggero] Entre un Casino et un Café   [Leggero] Entre un Casino et un Café Icon_minitimeMer 13 Mai - 3:24


Si les temps anciens voyaient souvent leur traces s'effriter et se contester, certains récits parvenaient tout de même à perdurer dans les mémoires et les témoignages écrits. L'un d'entre eux fut aujourd'hui découvert par un bibliothécaire : l'ère des Shinobis. Une part sombre de l'histoire, dont peu de sources peuvent se targuer de traiter avec fidélité. Et parmi ces ombres assassines, s'imposait en maître La Guêpe. Mais La Guêpe ne fut pas le seul Shinobi de talent. En réalité, ses plus grands exploits ne reposaient que sur ses dernières années relatées.

L'histoire s'intéressa à La Guêpe, lorsque celle-ci devint suffisamment âgée que pour maîtriser son art à son paroxysme. Car les années passant emportaient toute âme sur le flot de sa rivière, le temps définissait constamment de nouveaux modèles pour les générations futures. Ainsi le nom de la meurtrière finit un jour par resplendir... d'un venin qui scella le destin de tant d'hommes. Des unités entières, réduites au silence par cette danse macabre à la toxine insupportable. Naquit alors la légende de la Guêpe de Mer.

Celle qui ferait couler encre et sang de pair. Celle qui faillit changer le cours de l'histoire, d'une remarquable percée sur l'armée de Zelen.

Était-ce bien elle ? Cette silhouette arborant une veste noirâtre aux nombreuses plumes ? Impossible d'en être sûr. Difficile de le supposer. Seuls quelques indices pouvaient suggérer l'hypothèse formulée. Pivotant calmement ses pieds nus, la criminelle recherchée offrait maintenant à sa nouvelle compagnie une vue sur un visage assombri, masqué par les ténèbres imposés d'une capuche prudemment portée. Et face à cette dernière, vint donc la vision d'une créature aux semblants démoniaques, complètement essoufflée par sa remarquable performance. La Dohrnii la reconnut de suite. Comment oublier cet aspect, ces attributs des plus singuliers ?

Plusieurs mètres séparaient les deux jeunes femmes, alors qu'une atmosphère pesante s'installait peu à peu. La voleuse n'avait pas spécialement prêté attention à sa poursuivante, jusqu'ici. Néanmoins, les signes sonores de son arrivée permirent à la maîtresse du hibou de considérer à temps l'avènement de ce gênant contretemps. Si ce dernier octroya à la tueuse de ne pas se faire surprendre par cette apparition, elle n'eut toutefois pas le temps d'entamer une fuite. Dès lors, que valait-il mieux faire ?

Dans le doute, L'ombre continua d'observer l'obstacle potentiel lui faisant face. Cornes, ailes, paires d'yeux rougeoyants... pas franchement réjouissants. La figure affreuse reprenait son souffle, mais qui était Le Hibou pour juger un livre à sa couleur ? En avait-il seulement encore le droit, après le dernier massacre perpétré, pour n'évoquer que celui-là ? Qui était le monstre, ici ?


" C’était quoi, tout ce bordel ?! T’as touché personne ! Tu voulais juste chopper à bouffer ? Une assassine comme toi ? Juste ruiner mon après-midi ? Tu voulais me ramener sur un toit paumé ? Si tu veux tenter de me buter, viens, hein ! J’ai rien d’autres à faire jusqu'à ce soir ! " s'exprima finalement la dirigeante de la principauté que la Shinobi présumée osait fouler de sa peau sale.

Le langage de cette première n'avait rien de très distingué, mais cela importait peu à la voleuse. C'était juste perturbant, pour une autre raison. Alors la mystérieuse silhouette continua de guetter son interlocutrice sans vraiment bouger. L'avant-bras de cette première restait soulevé, soutenant toujours le volatile perché, qui penchait parfois la tête d'un côté ou de l'autre, lorsqu'il ne déviait pas son attention de brefs instants.

Quand enfin la taiseuse décida de prendre la parole, d'un ton quelque peu interloqué, comme d'une voix calme et plus douce que l'on aurait été en droit de s'attendre, de la part d'une meurtrière.


" Bordel. Chopper. Bouffer. Paumé. Buter ? Je suis désolée, je ne connais pas ces mots. Mais c'est vrai... j'ai causé la mort de plusieurs personnes. Je ne l'ai pas voulu. Je n'ai jamais voulu faire du mal à qui que ce soit, mais ils ne m'en ont pas laissé le choix... "

Ces dernières phrases furent prononcés avec un regret perceptible, mais également d'un timbre de voix plus sombre et monotone. La mélancolique créature n'avait pas l'air réellement prête à se repentir pour ses crimes. Pire, ses paroles semblaient introduire une éventualité des plus morbides, alors qu'elle chassa gentiment son familier d'un léger mouvement de bras.

Boubouh le hibou battit alors des ailes et s'éleva prestement, ne tardant à se trouver un nouveau perchoir situé non loin de la scène. Suite à quoi sa maîtresse glissa lentement l'une de ses mains sous sa veste et en sortit tout aussi lentement un kunaï. Sa lame paraissait enduite d'un certain liquide, duquel une goutte s'échappa afin de rejoindre le sol. La substance semblait transparente et très légèrement visqueuse.


" Moi je voulais juste une tasse de thé... J'ignore qui tu es et ça ne me regarde pas, mais je dois continuer d'avancer. S'il te plait... n'essaye pas de me retenir. Ne me barre pas aussi la route, ne m'oblige pas à encore en arriver là. Je t'en prie... "

Tout en s'exprimant, la Dohrnii effectua un modeste trick consistant à lui faire tenir son arme à l'envers. Elle commençait également à prendre une posture en se penchant en avant, s'apprêtant déjà à une possible confrontation. Dans le même temps, sa voix paraissait désormais quelque peu trembler et prendre un ton inquiétant, trahissant l'instabilité émotionnelle de l'émettrice. Son regard, même si l'on ne pouvait l'observer, se perdait pourtant dans le décor d'un triste passé.
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MessageSujet: Re: [Leggero] Entre un Casino et un Café   [Leggero] Entre un Casino et un Café Icon_minitimeMer 27 Mai - 18:41

Okay, faut garder la rage à son plein, là. Dohrnii… Faut mater ses adversaires, pour rester en colère. Il fallait juger l’autre, trouver toutes les failles dans son apparence et dans sa façon de faire. Dans ses mouvements, de la frustration. C’était le truc à faire face à des assassines comme ça. La plupart des tâches venues tenter de la buter s’y connaissait pas tant que ça en matière de violence. Les cailloux qu’elle jetait dans l’eau étant petite étaient moins denses que les têtes de ces corniauds qui venaient la poignarder en public et espérer s’en sortir. Une crétine à capuche ne se séparait pas du tout du lot. À la voir, une droite dans la mâchoire et un coup de genou dans la teuch et ce serait fini. Elle se réveillera dans une ruelle sombre, avec peut-être un rein en moins. Si elle fait trop la maligne, on recoltera la prime sur sa tête et l’assurance vie. Et s’il existe une Dohrnii Jr, elle choppera une pension pour faire ses études et éviter de se faire avoir par une vie de merde comme sa mère. Parce que quitte à être une fille de pute, autant de ne pas devenir pute sois-même.

Et c’est là que cette catin se met à parler ! Et elle parle comme si elle s’apprêtait à raconter une histoire à un chiard ou à tailler la dernière pipe d’un mourant. Vas-y qu’elle commence lister le vocabulaire qui lui manque. Bordel. Là où elle devrait bosser. Elle y trouvera le lubrifiant pour sortir la tête de son cul. Chopper. Ce qu’elle devrait impérativement faire, parce qu’elle est plus mal à l’aise dans son articulation qu’une pucelle dans une fête de retrouvailles de lycée. Bouffer. Ce que tu vas faire, et cher. Paumé. Les destin de ta tête lors des funérailles familiales. Ils te reconnaîtront pas même avec le cercueil ouvert et l’épitaphe derrière ton cadavre. Buter. Ce que tu fais dès que tu réfléchis. Vous y croyez, vous à cette meuf ! Elle est à la frontière de chouiner comme dans les films ! Bouhou, je ne voulais pas tuer ! V’là qu’elle gifle son hibou comme une merde.

”Non mais, hey, Dohrnii. C’est ça ton nom, hein ? Dohrnii. Si t’es esclave de voix dans ta tête qui te forcent à ouvrir des gens, je peux te choper un toubib - te prendre un docteur, un médecin pour t’aider, hein ? Ca t’évitera de tenter de me poignarder avec ce… plug anal, là.”

Fallait se corriger pour une cassos comme ça. Le couteau qu’elle avait dans la main, là. Une poignée, un anneau d’un côté, une pointe de l’autre. De loin, ça ressemblait vraiment à un sextoy. Et ça brillait. Comme si c’était lustré de… Non ! Non nonononon ! On n’ouvrira pas ce flot de pensée ! On s’arrête tout de suite ! Merde ! Fallait penser à autre chose. Comme… que dire aux flics ? Avec un peu de graisse dans la patte, les flics pourraient être convaincus que les futures liaisons dans les artères de cette abrutie seraient dues à des éclats de porcelaine provenant de son attaque contre les teillères. En aucun cas la course poursuite qui avait suivi aurait pu entraîner une bagarre entre l’intruse et la maîtresse des lieux. Ou alors on dira qu’elle s’était faite suriner par un clodo, on laissera la prime à ce dernier et on profitera du reste. Mais si elle avait vraiment une mission débile ou des voix dans sa tête qui la forçaient à accomplir une mission et à toujours aller de l’avant, valait peut-être mieux essayer de voir ce que c’était. Avec un peu de chance, ça ferait s’écrouler tout un complot. Sinon, ce serait une autre cinglée à l’asile, mais ce serait un meilleur destin que de laisser ses organes sortir par des plaies multiples. Ca se sentait dans sa voix qu’elle allait pas forcément bien. Comme si se battre avec des plugs humides sur un toit était quelque chose de bien mentalement sain.

”Hey. Rien ne te force à venir te battre, hein ? De toute façon, tu peux me poignarder comme tu veux avec ta fléchette, là, j’en aurais rien à branler. Tu peux pas me tuer. Pose tes dildos par terre. J’essaie d’être sympa, là - pose tes dildos par terre, dis moi qui te force à faire tes massacres, et j’t’éviterais de tuer d’autres personnes. Deal ?”

Ajouter aux deux paragraphes de dialogues que vous venez de lire quelques essouflements provoqué par la course poursuite ayant amené à ce dialogue. Vasilias souhaitait ne pas tuer une personne possiblement mentalement atteinte. Elle évitait de tuer les malades et les faibles en général. Des valeurs importantes. Il fallait avoir des valeurs, des trucs auquel s’accrocher. Avoir des doutes et de regrets le soir avant de dormir. C’est toujours le même genre de discours, essayer de pas devenir un animal, essayer de pas succomber à la part de violence en nous, bla, bla, bla. Mais il y avait un peu de vrai dans tout ça. Du moins, Vasilias préférait garder des valeurs plutôt que de voir jusqu’où elle irait en les perdant. C’est ça être pragmatique. Au moins, elle avait de la dignité, debout comme ça sur un toit au milieu du Leggero. Elle avait repris son souffle. Elle était redressée. Ses vêtements lui allaient très bien et pouvaient rappeler à n’importe qui qu’elle était la femme la plus dangereuse à quelques kilomètres à la ronde.

”Mais si tu tentes de fuir, là, je pourrais me montrer très, très méchante. Alors évite de me casser les couilles, et je te casserais pas les genoux. J’le répète, j’essaie de faire un effort pour toi, là. Je te paierais pour ta tasse, tiens. Une occaz en or.”
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MessageSujet: Re: [Leggero] Entre un Casino et un Café   [Leggero] Entre un Casino et un Café Icon_minitimeLun 3 Aoû - 19:40

La tension se voulait palpable, sur le toit plat du bâtiment où se fixaient les démons de bien des personnes. L'imposante dirigeante, face à la grande légende. Une confrontation qui pouvait susciter l'impatience, mais aussi la crainte. Pour autant, devait-on nécessairement en arriver là ? N'était-il possible de trouver une échappatoire à un autre bain de sang ? Au fond, aucune de ces deux personnes ne désirait vraiment faire étalage de ses capacités, cela semblait évident. Mais il y avait un agresseur et un agressé... Ainsi, tant que ce problème continuerait de persister, un échange sain ne pourrait véritablement s'imposer.

Alors que la brise continuait de taquiner ses orteils et les plis de sa veste au sombre plumage, Le Hibou gardait intacte sa posture penchée, jambes fléchies. Attentive au moindre mouvement adverse, l'Ombre attendait donc la réponse de son interlocutrice avant de prendre une décision. Il suffisait d'abandonner, de laisser partir cette âme corrompue, la laisser arpenter le chemin de son idéal. Pourquoi l'en empêcher ? À cause d'une simple tasse volée ? Cela valait-il le risque de perdre sa vie ?

Quoi qu'il en soit, si le visage de l'assassin encapuchonné ne pouvait encore être perçu depuis l'extérieur, il fut en revanche aisé de deviner une légère surprise en sa provenance. En effet, la Dohrnii venait de redresser sa tête lorsque son nom lui fut communiqué. Pourquoi donc cette femme l'appelait-elle ainsi ? Voilà qui eu le mérite de sortir un instant la tueuse de ses sombres pensées... Elle qui écoutait à présent la silhouette lui faisant face, avec une attention certaine.

Outre un vocabulaire toujours aussi grossier mais surtout bien exotique, la demoiselle aux deux paires d'yeux paraissait définir les kunaïs de son opposante par un autre mot. Ils appelaient ça un plug anal, par ici ? Voilà qui n'avait rien de spécialement étonnant. D'une région à une autre, les noms de certains objets pouvaient changer. Toutefois, la femme en costard utilisa également d'autres termes... dildos, voire même fléchette ? Manifestement le terme Fléchette avait bien changé, avec les années. À moins, qu'il s'agissait là d'une moquerie ? Tout deviendrait plus limpide ainsi et cela correspondait bien plus au ton utilisé lors des paroles actuellement débitées.

Et quel ton ! Quel toupet, même. Il fallait être sacrément confiant en ses compétences, pour oser s'exprimer avec une telle insolence, face à un assassin. Était-ce les Ombres d'aujourd'hui, qui ne valaient plus rien ? Ou bien plutôt la jeunesse, qui ne savait plus se tenir ni évaluer les dangers rencontrés ? Possiblement un peu des deux.


" Tes menaces... ressemblent à celles d'un enfant ne s'étant jamais réellement blessé. Depuis combien d'années existes-tu, quelles tragédies as-tu déjà traversées, pour parler de la souffrance et de la mort avec une telle légèreté ? Ce n'est pas pour ma vie, que j'éprouve de l'inquiétude... mais pour la préservation de la tienne. Au sein d'une véritable bataille, garder son agresseur en vie est souvent plus difficile que de le tuer. "

Reprenant plus fidèlement sa posture, Le Hibou ne sous-estimait pas la personne au-devant. Si l'on pouvait certes admettre la réalité d'un franc parlé bien aiguisé, une seconde lecture des propos avancés pouvait sans peine laisser s'imposer l'hypothèse d'une méfiance accrue envers la dame ailée.

" Cette tasse, je l'ai gagnée dans les règles. Mais si tu la veux tant, si ça peut éviter le risque d'une nouvelle tragédie, je te la donne. J'aurai tôt fait d'en trouver une nouvelle, je n'ai pas besoin de ta pitié pour survivre. J'ai l'habitude d'emprunter ce chemin et c'est en ne faisant pas l'erreur de déposer ses armes au beau milieu d'un danger, ou en ne se rendant pas aux mains de l'ennemi à sa simple demande, qu'une Ombre peut espérer survivre dans le monde qui est le sien. "

La jeune femme à la chevelure masquée lâcha ces mots supplémentaires, sans perdre son timbre de voix assombri par le poids d'un douloureux passé. Voilà déjà bien longtemps, qu'elle ne faisait plus partie des mécanismes de la société. Avait-elle seulement un jour vraiment vécu au sein de cette dernière ? Pas sans souffrance ou discrimination. L'ombre protégeait du jugement, des maltraitances, elle était rassurante et ne demandait que de l'embrasser pleinement, afin de jouir d'une liberté et d'une robustesse sans limite. Oui. À l'abri des regards, loin des mémoires, en communion avec l'environnement et en se mariant au temps passant... c'est ainsi qu'une Ombre pouvait atteindre l'épanouissement et le paroxysme de son art. Il suffisait de mourir une première fois.

" Au fait... Si tu tiens à ce point à me nommer selon mon identité, alors appelle-moi Hibou. Je suis Le Hibou. Rien qu'une Ombre... Et je n'ai pas pour souvenir d'avoir un jour porté un autre nom. "
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MessageSujet: Re: [Leggero] Entre un Casino et un Café   [Leggero] Entre un Casino et un Café Icon_minitimeMer 5 Aoû - 4:29

Soit calme. Ou plutôt, ne soit pas calme. Mais soit maîtrisée. Allez, Vasilias, tu peux écouter son discours de tristesse et de mélancolie et après lui répondre. Quatre yeux, beaucoup de patience. C’est une mesure de la résistance à la frustration. Comme la bravoure qu’est une résistance à la peur. Sans frustration, pas de patience, pas vrai ? Bébé capuche faisait la maligne, cachée dans son mystère comme une devinette absurde. Quel intérêt de se couvrir le visage avec un haut de manteau comme celui-ci ? C’était problématique en soi. Autant avoir une cagoule. Le moindre coup de vent et sa gueule de victime était visible au monde entier. Un vieu sac à patate avec des trous pour les yeux feraient l’affaire. Ooooh mais il faut se faire un style, parce que sinon t’es pas créditée, on imagine.

Vasilias passa les doigts entre sa frange pour la dégager de son visage alors que Dohrnii se mettait à déblatérer sur sa vie. Le saviez-vous ? Il fallait parler comme un poète tenant un crâne sous la pluie pour avoir eu une vie compliquée. Comme si on pouvait pas évoluer ou grandir. La carte fidélité tragédie n’est accessible que si tu chiales avec un livre d’il y a quatre siècles. Pas pour dire que mademoiselle Caligone avait été une grosse victime dans sa vie, mais être l’héritière à Papa voulait pas dire que Papa était sympa. Fils de pute.

Mais on va pas faire la salope, hein ? On va être gentille. Tout le monde est mélodramatique jusqu’à ce qu’ils se rappellent qu’ils sont pas tous seuls. On est cool. Les cinglés finissent par être ridiculement compétents, en plus. Tu pourras la recruter plus tard. Elle prend cash ou crédit ? Elle prend tasse, on dirait. Tout son délire c’est de vouloir des tasses ? Ah, oui. Plus l’assassin est compétent, plus il est bizarre. Il cherche à avoir le détail qui fait la différence. La marque de fabrique. La tasse et la capuche. Et le piaf. Quoi que, c’était elle le piaf. Elle s’appelait Hibou, selon elle. Si c’était le nom qu’elle préférait.

”Okay… Hibou ? Hibou, de nous deux, mon petit doigt me dit que j’ai remis mes propres tripes dans mon estomac plus souvent que toi. Je t’ai dit que tu ne pouvais pas me tuer. Je déconne pas.”

D’une grâce certaine, afin de se donner quelque chose à faire avec sa main droite, mademoiselle Caligone se mit à attrapper son balisong et à le secouer, avant de le jongler entre ses doigts. Elle était devenue plutôt bonne à ça. C’était de quoi maintenir un peu d’adrénaline dans son corps alors que la fatigue de la course disparaissait. C’était impressionnant de voir qu’elle n’avait même pas besoin d’observer ses propres gestes pour faire ses tricks. C’était juste devenue une série de réflexes qui se suivaient sans véritable logique.

”Ici, c’est mon patelin, Hibou. Et il y a une assassine qui vient dans le resto où moi, princesse du Leggero, décide d’aller. Je pense que tu peux piger où je veux en venir ? C’est drôlement suspect que tu ne viennes ne chercher qu’une tasse dans mon quartier.”

Lancé en l’air, le balisong tourne dans les airs. Entre l’index et le majeur gauches, la lame atterrit. Et puis le couteau papillon se remet à s’agiter. Une seule erreur, et il faudrait se remettre à attendre pour que ses doigts acceptent d’entreprendre leurs régénérations.

”Tu dis avoir volé la tasse “selon les règles” ? Quelles règles ? T’as pas l’air d’avoir vécue en société depuis un moment. Tu t’exprimes avec des figures courtoises de films nian-nian. Tu juges les gens parce qu’ils sont pas aussi à l’aise avec leurs passés que toi ?”

Il y avait de l’emphase sur le mot “ombre”. Peut-être que c’était une secte magique d’assassins à la con.

”Laisse-moi deviner. Tu t’es fait kidnapper par ces “ombres” étant gamine, elles t’ont entraîné cruellement toute ta vie et maintenant elles te donnent des cibles secrètes. J’ai pas raison ? Il y a plus d’assassin comme ça que tu ne le crois. C’est même ridicule à quel point c’est commun. Jamais aucun de ces fils de cercles de tueurs ne parvint à me trucider, en plus.”

Un autre saut de couteau, retour dans la main droite. Elle le referme et le range dans sa poche.

”Donc, on va peut-être tenter de reformuler : on baisse les armes. Tu ne me forces pas à te casser la gueule et à te mettre un sac sur la tête. Tu ne me forces pas à arracher tes ongles d’orteils pendant des heures et à te faire manger ton hibou. Je t’aide à te trouver un coin en sécurité, et tu me dis qui c’est qui te force à tuer des gens sans ton consentement, okay ? Et comme ça, t’auras plus à mettre ta vie en jeu au profit d’une société inconnue qui kidnappe des enfants, okay ?”
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MessageSujet: Re: [Leggero] Entre un Casino et un Café   [Leggero] Entre un Casino et un Café Icon_minitimeMer 30 Sep - 19:14

Dans cette situation, la princesse de cette contrée pensait être celle à plaindre, concernant l'épreuve de patience face à laquelle il lui fallait se confronter. En réalité, ses nombreuses insultes et son manque de respect répété la rendait surtout difficile à supporter. Face à un autre assassin, Vasilias n'aurait surement pas pu s'exprimer ainsi pendant bien longtemps, avant que la bataille ne se retrouve précipitée. Là une tentative bien maladroite de calmer les ardeurs, donc.

La laissant s'exprimer à nouveau tout en gardant le regard fixée sur elle, Le Hibou eut un bref rictus étouffé, lorsque son interlocutrice prétendit avoir plus souvent remis ses tripes en place que lui. Pour cette créature ailée, ce n'était sans doute qu'une métaphore... mais dans le cas de la Dohrnii, on pouvait en parler au sens premier grâce à ses capacités temporelles. Le fou se vante toujours de ses connaissances en les transformant en faits immuables se suffisant à eux-même. Le sage craint l'incertitude de l'inconnu et la croyance du bien fondé de ses connaissances sur le long terme. Laquelle de ces deux dames pouvaient vraiment prétendre à l'immortalité ? Peut-être les deux. Peut-être aucune.

Soudain, voici que la souveraine de ces lieux sortit une étrange lame de sa poche. La Shinobi n'avait jamais vu quelque chose de semblable auparavant. En se tenant davantage sur ses appuis, la demoiselle à la longue chevelure argentée voua immédiatement une grande attention envers l'étrangeté mentionnée. Il fallait absolument en comprendre les spécificités, afin d'éviter une possible mauvaise surprise en cas d'attaque. L'outil avait de quoi intimider, au vu de sa structure mécanique peu commune. Vraisemblablement, cette femme savait s'en servir avec une aisance et une dextérité certaine, lors de sa petite démonstration. Pour une princesse, une telle maîtrise d'un instrument aussi dangereux pour soi demeurait un fait plutôt étonnant.

D'ailleurs, le fait qu'elle soit une princesse avait déjà tout de surprenant. Mais en y réfléchissant, son affirmation permettait de dénouer certaines interrogations... Gardant cette précieuse information en mémoire pour la suite, Le Hibou écouta la suite des propos avancés. Si la Dohrnii pouvait faire l'impasse sur le ton provocateur et certaines paroles peu flatteuses de la dame se dressant devant elle, l'entendre parler avec autant d'irrespect à propos des Ombres contraignit la fille aux kunaïs à froncer ses sourcils.


" Ne parle pas des Shinobis comme d'une vulgaire bande de brigands, juste bons à se satisfaire des seules bases de l'assassinat qui leur seront accessible pour assouvir leurs désirs égoïstes. Ma famille vaut plus que de se retrouver associée à de telles bassesses. Si j'avais vraiment voulu te tuer, je l'aurais fait bien avant de me faire remarquer lors de ma sortie de ce restaurant. Et quand bien même j'en aurais eu quelque chose à faire de ta vie, j'aurais choisi un endroit et un instant plus approprié pour y mettre terme. "

À la suite de ces paroles non dénuées d'une amertume perceptible, l'encapuchonnée se redressa et parut se détendre. Aussi étonnant que ça puisse paraître, sa posture était désormais droite et ses bras pendaient alors le long de son corps, armes baissées... même si la démone ne pouvait le voir, à cause de la veste en plumes refermée.

" Tu me demandes selon quelles règles j'agis... et tu as raison en prétendant que je ne me complais pas dans la vie en société. Je vis reculée de tout ça et ça me convient très bien. Mes lois sont celles de Mère Nature, auxquelles j'ajoute celle d'éviter les meurtres évitables, les moins souhaitables... Je ne suis pas un modèle de perfection, mais je vise au perfectionnement constant de mon art et de mes valeurs que je tente de respecter au mieux. "

Commençant alors à contourner son interlocutrice en marchant calmement, Le Hibou la fixait toujours d'un regard en coin. En entreprenant une telle initiative, il valait mieux rester sur ses gardes après tout. La Dohrnii n'avait pas besoin du consentement de Sa Majesté pour s'échapper, elle suivait ses propres règles d'après les permissions fondamentales de ce monde.

" Dans ces circonstances, comprends que ceux qui tombent sous mes offensives ont cherché à restreindre ma liberté de mouvement, jusqu'à en arriver aux extrémités dont ils furent au final les propres victimes. L'agresseur devient agressé. Tout comme tu aurais pu l'être, si tu ne m'avais pas révélé que tu étais une princesse... Maintenant, je comprends mieux pourquoi tu inversais nos deux rôles. Je n'ai jamais été ton agresseur, mais en y croyant fermement - de part ton statut royal et les circonstances - tu as failli devenir le mien. Nous n'avons plus de raison de nous battre, alors ne complique plus les choses et ne t'interpose pas... s'il te plait. " clôtura la Shinobi, se montrant assez sérieuse dans sa voix.

Sur ces mots, Boubouh le hibou s'envola de son nouveau perchoir afin de rejoindre sa partenaire, restant toutefois à planer dans les airs au-dessus d'elle. Cette dernière, quant à elle, se contenta de poser un pied sur le rebord du toit. La demoiselle à la chevelure argentée attendait la réaction de Vasilias avant de prendre une décision. Il semblait évident que dans le cas d'une agression, atterrir dans les ruelles ne suffirait pas à s'échapper. La princesse de Leggero avait déjà prouvé ses aptitudes en course-poursuite. Alors maintenant que cette femme des temps modernes pouvait éviter de partir avec un retard, Le Hibou se doutait qu'une fuite ne pouvait que mener à des risques inutiles... notamment de se retrouver face à une impasse dans un lieu étroit, ou même de devoir faire face à d'éventuels renforts.
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MessageSujet: Re: [Leggero] Entre un Casino et un Café   [Leggero] Entre un Casino et un Café Icon_minitimeDim 11 Oct - 1:57

Vasilias n’avait jamais eu les oreilles ouvertes vis-à-vis de l’économie ou de l’administration. Elle avait grandi dans le Leggero et était adorée de sa population. Elle devait être leur suzeraine, leur protectrice. Une assassine dans son territoire, c’était un danger pour son peuple. Des cafés et des casinos au bord d’une rivière, des riches qui dépensaient leur thune à tout va en parlant du voisin Musorien. Pendant qu’elle parle, les yeux de son interlocutrice deviennent hagards et suivent son balisong. C’était normal, Vasilias savait faire tant de figures avec. Une poignée passe entre ses doigts, elle attrappe la lame sur son côté plat avec l’indexe et le majeur, elle jete et rattrappe le couteau qui tourne sans se tailler. Même adulte, même à vingt-sept ans, même avec une poignée de licenses et de masters abandonnés et une garde-robe d’homme de main, même là maintenant tout de suite, elle trouvait ses jeux de main trop cools. Même quand elle ne les regardait pas, elle sentait le fer doux et la lame tranchante à peine évitée danser entre ses doigts si vulnérables malgré son corps perpétuellement régénérant.

Le visage de cette Dohrnii-Hibou restait visible à cette distance et avec ces vêtements. Assez visible était sa moue de gamin alors que Vasilias crachait sur leurs noms. Pauvre gosse qui s’était faite kidnappée et dont le cerveau était lavé à cent pourcent. Certains ne peuvent juste pas tenir tête à leurs parents. Mais après tout, la plupart des gens peuvent craindre la mort de la part de géniteurs et de tuteurs trop violents. Mais même en face de la mort qui faillit lui prendre deux de ses yeux, Vasilias avait continué de résister. La plupart des gens étaient des trouillards, à un moment, c’est tout. Dohrnii, est-ce que ces chie-naubies à l’orthographe inconnue ont eu besoin de te menacer ou bien n’as-tu juste jamais eu l’occasion de voir comment est-ce que les autres gosses se faisaient une philosophie ? Bah, à un moment, t’as de la merde dans la tête, plus personne pourra la faire sortir. Et déjà Vasilias se demandait si continuer à débattre avec elle valait vraiment la peine.

”Hin ! Hin hin hin. Okay...”

Elle venait juste d’avouer qu’elle n’aimait pas la société, qu’elle ne voulait pas tuer ceux qui ne valaient rien, qu’elle ne savait même pas que Vasilias était la princesse de quoi que ce soit. Elle considérait le meurtre comme un art. Elle la menaçait en lui disant que c’était s’interposer entre elle et son but qui manquait de déclencher des animosités. Elle parlait avec ce ton pseudo-poétique des oubliés de la société, comme si elle tentait de narrer sa vie de façon romantique, à l’oral. Et Vasilias se marrait juste face au ridicule de la situation. Papa aurait piqué une crise de nerfs face à ce manque de respect, mais Vasilias ne trouvait rien d’autre qu’un rire à laisser sortir silencieusement et calmement, un “hin” à la fois, face à cette masse de plume et d’ombres qui marchait lentement à sa droite, pied nu sur le ciment du toit, dans les bouts de marbre oubliés et dans les fientes séchées. La clocharde qui défendait son honneur en pointant du doigt l’agressivité de l’autre. Hilarant.

”T’es juste une grosse conne, quoi. Madame l’assassine qui fait un boucan parce que malgré son “art perfectionné” elle est incapable de se trouver un commanditaire lui permettant de s’acheter du thé. Hin ! Wow...”

Elle sortit une liasse de billet d’une poche interne de sa veste. Sa bouche entrouverte à cause de son sourire laisser sortir quelques-uns de ses gros crocs. Ouais. Ouais, on va pas la traiter de couillonne, de salope ou d’autre chose. Après tout, incompétente comme elle est, elle ne pourrait rien faire de grave. On va garder ses valeurs. On va éviter de se battre et de se rouler dans les bouts de béton et dans les pigeons ahuris avec cette trainée de bas-étage. Elle lui tendit la liasse.

”Hey. Prends ça, comme ça tu pourras plus causer de drame parce qu’il te manque de quoi payer du thé. T’as de quoi vivre quelques mois tranquille avec ça. T’es libre. Si tu commets un crime ou quoi que ce soit dans mon territoire, que tu me fais regretter cette clémence, tes organes sauveront des patients en état critique. Allez, dégage.”
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MessageSujet: Re: [Leggero] Entre un Casino et un Café   [Leggero] Entre un Casino et un Café Icon_minitimeDim 11 Oct - 21:53

Attendant une réponse de son interlocutrice, Le Hibou la fixait toujours du coin de l'oeil, par-delà l'ombre de la capuche. Si la Dohrnii pouvait s'attendre à une réaction positive ou son contraire, elle fut malgré tout déçue de la réalité s'imposant à présent, ainsi composée d'un sourire et de rictus moqueurs. Était-ce donc à ça que ressemblait le monde d'aujourd'hui ? Une technologie évoluée aux propriétaires aveuglés ? Tout semblait graviter autour d'un seul et même mot, revenant sans cesse en boucle et dans toutes les bouches. Oh bien sûr, cela ne datait pas d'hier... La différence ne demeurait pas dans l'existence, mais bien dans la soumission grandissante au terme en question.

" Huh. L'argent... Tu n'as vraiment rien compris. " répondit simplement et calmement l'encapuchonnée, en baissant la tête et en détendant les muscles de ses épaules.

Soudain, en l'espace d'un battement de cils et d'un bref tortillement du corps, un kunaï vint se planter droit dans la liasse de billets. Le Hibou avait désormais son bras gauche tendu et se situait toujours de profil à Vasilias, même si elle s'était redressée et ne la regardait plus.


" Ca ne devrait pas me surprendre qu'une princesse voit une liberté dans la raison de son confort. Mais c'est un leurre. Juste une facilité qui t'enchaîne à un rôle, au sein d'un ordre qui se sert de toi pour le compte de quelques-uns. Une société qui t'arrache de l'indépendance à mesure que tu te lies à cette monnaie que tu me tends si fièrement. N'insulte pas ma liberté avec tes papiers colorés. Lorsqu'on se voit soumis à un royaume conquérant, au point de ne plus pouvoir se soustraire de ses ordres... on ne vient pas parler de liberté... Tu inverses nos positions, une fois de plus. "

Sous ces dures paroles - lors desquelles la Dohrnii mentionnait à demi-mot l'influence de Zelen sur ces terres - un pied se reposa sur la bordure du toit. Ce qui devait être dit avait été dit. Voilà déjà des siècles que cela durait, que Zelen piétinait ses voisins en se faisant passer pour les représentants d'une sacro-sainte parole à suivre. Ce royaume lui avait tout pris, à elle, mais aussi à tant d'autres innocents. Cependant, s'il n'était pas possible de réécrire le passé... l'on pouvait toujours s'en servir pour influer sur le futur. C'est ce qui motiva Le Hibou à sortir de sa cachette lorsqu'il s'en sentit prêt. Armée du pouvoir de changer le court des événements à venir, la Dohrnii avait un espoir auquel redonner vie. Il devait bien y avoir un moyen de l'amplifier... quelque part... C'était sûr.

Le bras parsemé de bandelettes de la Shinobi se replaça sous sa veste, alors que la demoiselle se tenait maintenant droite sur le petit muret du toit. Elle ferma un instant les yeux, comme pour chasser des images qui l'atteignaient encore aujourd'hui au plus profond de son âme. Après quoi l'Ombre s'accroupit quelque peu, prête à continuer son long voyage vers la concrétisation de son voeu le plus cher. Elle s'exprima néanmoins une dernière fois.


" Ne t'inquiète pas. De toute façon je n'étais que de passage, tu ne me reverras surement plus ici avant un bon moment. J'ai cédé à un vieux caprice, mais ça n'enlève rien à ma totale indépendance de votre système. Je n'ai pas besoin d'argent, de voler, ou de tuer autre chose que quelques animaux, pour survivre au temps s'écoulant. Garde l'une de mes armes comme dédommagement pour le dérangement, si tu veux. Avec votre technologie avancée, je suis certaine que vous n'aurez aucun mal à reconnaître la valeur de ce type de Kunaï si ancien et bien conservé. Mais ne touche pas à la lame avant de l'avoir rincée à l'eau de mer. Chauffe-la pour neutraliser les restes du venin. Sinon, même en touchant le plat de la lame, tu risques de vraiment le regretter. Sur ce, bonne leçon d'histoire... et adieu. "

Et sans plus tarder, Le Hibou se laissa tomber dans la ruelle au-dessous, commençant bien vite l'exécution de quelques acrobaties osées afin de saisir quelques surfaces au passage et de lui permettre de ne pas s'étaler au sol. Son animal de compagnie suivait le tracé alors que la Shinobi rejoignait déjà à toute vitesse les ombres de la cité.
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